Diya One est un robot de services trois en un. Grâce à ses réseaux de neurones inspirés de la biologie humaine, ce robot est capable de naviguer de façon autonome dans différents environnements naturels variés, y compris les plus contraints, c’est-à-dire comportant des obstacles et des évènements inattendus, pour remplir trois tâches principalement : la purification de l’air intérieur, la gestion de l’énergie et la télésurveillance.
Diya One purifie l’air intérieur d’un milieu clos
La pollution de l’air intérieur est un phénomène ignoré par la plupart des citoyens par manque d’information et de prévention de la part des autorités sanitaires. Pourtant, elle serait la cause de nombreuses maladies respiratoires (asthme, allergies, cancers) chez les personnes les plus fragiles.
Trois molécules sont principalement visées : le benzène, le formaldéhyde qui sont des cancérigènes, et les Phtalates qui engendrent des troubles de la fertilité. Les pollutions particulaires peuvent provenir d’une multitude de sources : aérosols, parfums corporels et d’intérieur, meubles, peintures, tabac, chauffage… la liste est longue.
Il n’y a pas encore de consensus sur des indices de qualité de l’air intérieur, mais les scientifiques s’accordent à dire que c’est l’un des enjeux futurs des populations des pays riches où les gens passent 14 heures par jour à leur domicile en moyenne, et respirent 15 000 litres d’air. Le Ministère du Développement Durable a d’ailleurs édité un Guide de la pollution de l’air intérieuren téléchargement
La start-up Partnering Robotics travaille sur cette problématique depuis cinq ans et propose aujourd’hui un produit prêt-à-l’emploi intégrant différentes technologies pour améliorer les conditions de vie en milieu clos, c’est-à-dire une habitation ou un lieu de travail.
Partnering Robotics a développé une plateforme ouverte dans le but de pouvoir accueillir les différentes technologies mises au point par ses partenaires. Grâce à des partenariats stratégiques avec différents instituts de recherche, Diya One est devenu un robot mobile capable de naviguer dans un environnement hautement dynamique, d’apprendre des tâches, et d’interagir avec une personne.
Avec le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), organisme de recherche français qui fait des tests sur la qualité de l’air dans les bâtiments, les foyers ou les écoles, et Aelorve, jeune société de R&D dans le secteur du cleantech, Partnering Robotics a développé des solutions embarquées sur le robot permettant, en fonction des endroits et des types de pollution détectée, d’adapter les capacités du robot.
Grâce à sa caméra à 360° sur le dessus de l’appareil et à sa vingtaine de capteurs, Diya One se déplace de manière autonome pour filtrer l’air en l’aspirant, le nettoyer et le remette à la disposition des gens à une cadence de 75 mètres cubes par heure d’air ambiant purifié. Le robot est capable d’absorber des particules fines de l’ordre du micron (2,5 microns minimum).
Diya One, un robot pour économiser en électricité
Une deuxième fonction très intéressante est sa capacité à établir des diagnostics de consommation d’énergie et d’aide à la gestion de l’énergie. De ce fait, le Diya One s’avère très utile pour comprendre ce qui se passe sous son toit et faire des économies sur les factures d’électricité.
Comment ? En se connectant aux compteurs des bâtiments mais aussi sur les prises électriques murales. Partnering Robotics l’a équipé d’un plug intelligent, qui permet de mesurer tous les flux d’énergie, où ils ont lieu, par quel appareil, etc., et d’aider les usagers à comprendre leurs données énergétiques. Ces informations permettent ainsi à tout utilisateur du Diya One de pouvoir gérer ses ressources énergétiques et changer de comportements en adaptant ses habitudes.
Mais Diya One ne s’arrête pas là. Le robot apporte de nouvelles informations grâce à ses réseaux de capteurs, notamment les données concernant l’humidité, le taux de poussière, la température… La compréhension de son intérieur devient facile et concrète.
L’usager pourra ainsi constater que telle ampoule dans telle chambre consomme plus que la moyenne des autres foyers du quartier ou l’avertir qu’un appareil a une consommation anormalement élevée par rapport à d’habitude. Pour cela, Diya One sera connecté à un big data énergétique, qui permettra de proposer des nouveaux services intelligents comme le déclenchement de certains appareils en heures creuses ou l’interruption du chauffage pendant les périodes où l’électricité coûte chère.
Diya One un compagnon robotique customisable
Ce compagnon robotique montre aussi une fonction de télésurveillance. L’idée de Partnering Robotics est de proposer un robot qui rentrera facilement dans les foyers et sera accepté sans réticence, tel un animal de compagnie, à la différence que le Diya One propose des services intelligents créant de la valeur.
L’utilisateur pourra le personnaliser lors de sa commande en demandant par exemple un type de filtration particulaire spécifique ou l’ajout d’une lampe UV stérilisante.
L’appareil a environ 10 heures d’autonomie et nécessite une faible maintenance, un changement des filtres une fois par an tout au plus.
A la recherche d’une industrisation
A 46 ans, Ramesh Caussi a été à plusieurs postes de direction R&D dans différentes sociétés technologiques comme 3Com ou Alcatel. Parallèlement, il laisse passer la vague des robots industriels, et commence à s’intéresser aux opportunités offertes par l’émergence d’un nouveau type de robots : la robotique de service. Ramesh avait quelques idées en tête et des usages que l’on peut développer grâce à ces robots. Mais il lui manquait quelques partenaires financiers et technologiques. Des soutiens d’Oséo Innovation, Bpifrance et du Centre francilien de l’innovation d’un côté et de l’INSERM, du CNRS et de CERTECH de l’autre, et les recherches pour développer le Diya One étaient lancées.
Ramesh Caussi fonde Partnering Robotics en novembre 2007. Basée à Cergy (Val d’Oise), la société compte dix salariés et cherche aujourd’hui des financements pour passer à l’étape industrielle du Diya One. L’objectif : sortir un robot interactif domestique aux alentours de 5000 euros.
Nous avons rencontré Ramesh Caussy au salon Innorobo qui s’est tenu à Lyon du 18 au 20 mars 2014. Ramesh Caussy nous a paru être un homme particulièrement concerné par la qualité de l’air intérieur et faisant l’apologie d’une robotique utile et bienveillante. Il regrette qu’une prise de conscience collective tarde à venir vis à vis de ce fléau. Selon lui, cela ne passera pas par des lois mais bien par les gens et les technologies. « Il faut tous qu’on pousse dans le même sens. »